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Le coryza

Le coryza est une maladie fréquente chez le chat, qui touche particulièrement les chats non vaccinés. Le coryza est du à une association de virus et de bactéries qui entraînent des symptômes respiratoires, oculaires et buccaux. Cette maladie revêt souvent un caractère chronique.

Chaton atteint du coryza

Les agents responsables

  • Le calicivirus : Il s’agit d’un virus très résistant dans le milieu extérieur, excrété dans les selles et la salive. Il entraîne un écoulement nasal qui peut être purulent en cas de surinfection bactérienne, des ulcères buccaux, une stomatite (inflammation de la cavité buccale), une gingivite. Il peut entraîner l’apparition de masses inflammatoires (granulomes éosinophiliques) dans la gueule. Après contamination, le chat excrète souvent le calicivirus pendant 2 ans à 2,5 ans ! Beaucoup de chats sont porteurs à vie.
  • L’herpesvirus type 1 (FHV-1) : Il s’agit d’un virus peu résistant dans le milieu extérieur, il s’attrape par contact étroit entre les chats ou de la mère au chaton. Il est responsable de la rhino trachéite infectieuse féline. Il entraîne des ulcères au niveau de la muqueuse nasale et une trachéite : les chats en phase aiguë développent souvent un écoulement nasal purulent. Il entraîne aussi une atteinte oculaire avec des ulcères cornéen, et une kératite qui peut dégénérer en séquestre cornéen. La plupart des chats atteints sont porteurs à vie, et le virus se réactive en cas de stress ou fatigue (de façon assez semblable à l’herpes humain).
  • Chlamydophila felis : Il s’agit d’une bactérie entraînant une conjonctivite et une atteinte des voies respiratoires supérieures. Après infection, la bactérie est excrétée dans l’environnement durant 3 à 8 mois.
  • Autres bactéries : De nombreuses bactéries peuvent surinfecter les « plaies » générées par l’herpesvirus et le calicivirus et ainsi aggraver la maladie.

Symptômes

L’incubation dure généralement 2 à 4 jours. Il existe 2 formes de coryza : le coryza aiguë (qui est notamment celle qui touche les chatons) et une forme chronique.

Le coryza aigu : Le chat développe des symptômes oculaires (écoulements, conjonctivites, kératites), nasaux (rhinite avec un écoulement nasal plus ou moins important et des difficultés respiratoires) et digestifs (ulcères buccaux, salivation importante …). Généralement le chat mange mal ou peu car il ne sent pas le goût des aliments. Il présente également de la fièvre et un gonflement des nœuds lymphatiques. Si cette forme n’est pas traitée rapidement elle peut engendrer d’importantes séquelles (notamment au niveau des yeux) voire le décès de l’animal (à cause de l’anorexie ou des difficultés respiratoires).

Chaton atteint du coryza

Le coryza chronique : Il peut s’agir d’une des complications d’un coryza aigu mais certains coryza sont peu sévères, donc non traités, et se transforment alors en coryza chronique. A ce stade ce sont surtout les virus, portés à vie, qui entraîne On observe principalement un écoulement nasal récurrent associé à des éternuements, une conjonctivite chronique ou une gingivite chronique.

Transmission

Comme nous l’avons vu, plusieurs agents pathogènes sont résistants dans l’environnement. La transmission se fait soit de façon directe via les chats malades (par la salive, les selles ou les écoulements nasaux), soit de façon indirecte via un objet ayant été en contact avec un chat malade. Il est donc primordial de vacciner même les chats qui ne sont jamais en contact avec d’autres chats car vous pouvez transmettre un coryza à votre chat en marchant à un endroit où un chat malade est passé ou en caressant un chat malade dehors …

Pour autant, le coryza est une maladie complexe. En effet, les vaccins n’empêchent pas la contamination, ni même les symptômes, mais ils diminuent fortement l’intensité des symptômes. De fait, dans une collectivité de chat, il est plus que probable qu’une grande partie des individus soient porteurs de ces virus, mais les chats vaccinés seront mieux protégés. Certains chats porteurs développeront des symptômes, d’autres pas, il semble donc qu’il y ait une composante immunitaire à prendre en compte. Certains chats ont de meilleurs défenses immunitaires que d’autres : cela peut être due à leur patrimoine génétique, mais aussi à leurs conditions de vie (alimentation, stress …) et aux autres maladies intercurrentes.

Traitement

Une grande partie des symptômes du coryza est du aux bactéries qui surinfectent les zones atteintes : un traitement antibiotique doit donc être mis en place. Il existe des traitements antiviraux mais aucun n’est efficace à 100 %, ils aident juste l’animal à contrôler le virus, sans forcément le guérir. Il est important de mettre en place des traitements en fonction des symptômes développés : inhalations pour les chats ayant un jetage nasal important, collyres à mettre dans les yeux des chats ayant une conjonctivite ou kératite … Il faut aussi veiller à ce que l’animal malade mange.

Le coryza et l’élevage de persans

Nos persans adultes sont tous vaccinés contre le coryza. Un rappel de vaccin est effectué tous les ans. Nos chatons persans sont tous vendus vaccinés contre le coryza.

Pour autant, même si nous aimerions garantir que nos chatons vendus n’auront jamais de symptômes du coryza, cela est impossible. En effet, comme dit plus haut, il y a une composante génétique dans l’expression de la maladie. Dans un élevage, même en vaccinant tous les chats, les virus du coryza circulent entre les reproducteurs. Les tester est inutile car avoir un élevage sans virus du coryza est illusoire … La sélection doit s’orienter vers le fait de garder des individus avec de bonnes défenses immunitaires, des reproducteurs sans symptômes du coryza, ou avec des symptômes très légers : en effet, les vétérinaires spécialistes en reproduction s’accordent à dire que si l’on éliminait de la reproduction tous les chats ayant des symptômes légers, le pool génétique de chaque race serait très amoindrit.

Bref, c’est un travail de longue halène, une séléction raisonnée en fonction des résultats de chaque mariage (et donc des nouvelles que l’on a des chatons après adoption), qui permet d’obtenir le moins de chatons atteints possible.

Pour autant, le fait que les chatons soient élevés dans de bonnes conditions, correctement vermifugés et traités contre les puces (car la présence de parasites fatigue le système immunitaire), avec des mères correctement vaccinées (qui transmettent leur immunité via le colostrum) diminue beaucoup l’incidence de la maladie. Le fait de vacciner 2 fois les chatons avant le départ de l’élevage (car ce départ engendre un stress favorisant l’expression de la maladie) diminue aussi beaucoup le risque d’apparition d’un coryza.

Nous avons constamment en tête ces axes de travail et de sélection, notre but étant d’offrir aux adoptants les chatons les plus sains possible ! Nous comptons aussi sur le retour des adoptants après adoption pour affiner notre travail de sélection.

Attention, comme expliqué précédemment, le coryza fait partie des maladies contre lesquelles il est impératif de continuer à vacciner le chat, même s’il n’est jamais en contact avec d’autres chats !